De tout temps le piratage a existé il permet à une personne de s’approprier les biens d’autrui sans en avoir l’accord (d’où le nom de pirates, qui est vachement bien trouvé). Très vite ce phénomène est devenu gênant dans le milieu du jeu vidéo, comme tout bien passant par un système de données il était facile de contourner le système, le dupliquer et même le berner.
Le Pire Ratage
A ses débuts le jeu vidéo sur PC a eu bien du mal à s’imposer en termes de ventes, chaque joueur ayant des copies de disquettes ou de CD-ROM empruntées aux copains, si bien que le piratage n’était même pas perçu comme néfaste et illégal par le joueur lambda. Très vite les développeurs ont donc du se creuser la tête pour savoir comment contrer ce phénomène. Ainsi pour certains jeux PC on trouve des énigmes qui demandent à ce que le joueur rentre un mot de passe contenu dans le manuel de jeu, cette action était donc reliée directement au gameplay. Même si le système n’était pas vraiment 100% infaillible (vive les photocopieuses) il aura au moins de créer une chose : la clé CD. Cette dernière bien que plus efficace a tout de même ses limites, même si techniquement il faut que votre clé soit valide pour jouer ça n’a pas empêché certains de développer des Keygen pour ainsi simuler une copie légale d’un jeu. A croire que le piratage aura toujours le dernier mot !
De nos jours le piratage a grandement influencé l’industrie, au point même de pénaliser les joueurs achetant légalement des copies de leurs jeux. Qui n’a jamais râlé de Uplay ou Origin (respectivement possédées par Ubisoft et EA) avec leurs systèmes de contrôle abusif (limite intrusif) tandis que le pirate lui, aura accès au jeu non seulement gratuitement, mais aussi dans la plupart des cas sans ces contraintes. La question est donc : le piratage est-il allé trop loin, ou c’est la réponse qui est excessive ?
L’influence sur l’industrie
Il existe cependant des réponses intelligentes au piratage, celles-ci sont amenées de façon plus intelligences, moins encombrantes et plus gratifiantes pour le joueur.
Steam par exemple, plate forme DRM a su tirer son épingle du jeu en proposant de multiples services : sauvegardes en ligne, communauté, modding et surtout ses prix ! Pourquoi payer un truc que vous pouvez avoir gratuitement ? Eh bien Steam propose des tarifs complètement hallucinants qui, combinés avec tous ses services permettent d’avoir une vraie réponse au piratage.
Exemple un peu particulier car assez opposé de Steam dans sa réflexion : les éditions collector. Là où Steam viens chercher ses joueurs en proposant de jouer à moindre frais, certains éditeurs suivent la démarche inverse en proposant de payer plus cher leurs jeux en échange de quelques accessoires justifiant cette différence. Pourquoi les éditions collector aideraient-elles à contrer le piratage alors me direz vous ? Tout simplement car au-delà du jeu stocké sur support numérique vous aurez accès plus intimement à son univers, un artbook par-ci, une OST par là, une figurine ici. Les passionnés et « fans » de certaines licences se jetteront alors sur l’édition collector de leur licence préférée, l’idée de le télécharger ne leur effleurant alors même pas l’esprit.
Un autre exemple un peu plus particulier : Activision et ses Skylanders. Non seulement le jeu est « inpiratable » (ou alors vous devrez raquer pour acheter le hardware spécifique au jeu) mais en plus il est innovant, jamais vous n’aurez vu le concept des Skylanders abordé par une quelconque presse pour justifier ce besoin de contrer le piratage. Même si le piratage n’est pas la raison première de la création de Skylanders il n’en reste pas moins intéressant de l’aborder sous ce point. Au même titre on peut citer d’autres productions comme Wonderbook : Book of Spell qui ne marche qu’avec le livre fourni, ou même Steel Bataillon de la première Xbox avec sa manette de 150 touches entièrement dédié au jeu.
Les vraies questions sur le piratage
Le piratage influence-il les ventes d’un jeu ? Je dirais oui et non (le mec qui se mouille pas), ou dans le sens où il existe un manque à gagner pour certains développeurs. Quand je vois certaines personnes télécharger des jeux à faible succès ça me crève un peu le coeur, mais ces mêmes personnes l’auraient-ils achetés si-ils en avaient eu les moyens ? Peut être pas, dans ce sens le manque à gagner « réel » n’est peut-être pas aussi important que ça.
De mon point de vue télécharger c’est mal, je ne suis pas là pour vous sermonner d’un discourt moralisateur sur la chose, mais une petite anecdote : lorsque j’ai eu ma première Xbox 360 j’étais encore au lycée (pas de sous donc), un ami m’a craqué la console et j’ai soudain eu accès à une tonne de titres. J’en ai dévoré quelques-uns, et puis au bout d’un moment j’en téléchargeais plus que je ne pouvais en jouer… Au final je n’ai pas réellement eu le plaisir de « jouer » mais plus celui de « posséder ». Dès que j’ai eu l’argent j’ai donné toutes mes copies pirates à une amie et j’ai racheté uniquement les jeux qui avaient mérité mon argent, pour ma conscience tranquille. Et je n’ai plus jamais téléchargé illégalement depuis. Je suis plus content comme ça, car au final dépenser de l’argent dans un titre c’est comme voter pour. Si vous donnez de l’argent aux producteurs qui le méritent, au final vous les encouragez à continuer dans leurs démarche créatrice et c’est ça qui reste le plus important.
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